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La Manche Libre du 2 Février 2008 :

Pas de miracle pour l’église Saint-Paul

Le 18 novembre 2003, l'église Saint-Paul était au cœur des débats d'un conseil municipal. Pendant de longues minutes, le maire Marc Verdier avait énuméré les pathologies graves, immédiates et latentes de l'édifice. Il avait rappelé son attachement à ce symbole religieux, contrairement à ce que pouvaient dire, selon lui, "des esprits chagrins et malintentionnés."

A l'époque, La Manche Libre faisait écho de "l'immobilisme" des élus sur cette affaire et des interrogations sur la volonté de la municipalité à prendre à bras-le-corps ce dossier. "// ne sera pas réglé d'ici aux prochaines élections," s'inquiétait le journal. Cinq ans plus tard, mardi 23 janvier, salle de Hérel, la ville et les membres de l'association "Saint-Paul, demain" ont tenu une réunion devant 200 personnes afin d'évoquer le sort de la bâtisse.

      Un lieu cultuel et culturel

"Ce soir, nous ne résoudrons pas ce problème," a indiqué Roger Nicault, représentant le maire souffrant. L'aveu n'a pas écarté les propositions. "Une partie de l'église serait vouée au culte et l'autre abriterait un Musée de la Mer," a

proposé Régis Lepesant, président de "Saint-Paul demain". "S/ un tel projet était validé, nous poumons imaginer un cheminement touristique de Saint-Paul au Musée Christian Dior, en passant par le port,le Roc et la Haute Ville. "

Bien que ce musée soit d'actualité à "l'heure de l'agrandissement portuaire", la proposition n'a pas rencontré tous les suffrages. Certains ont appelé à la démolition

de l'église. "La solution courageuse serait celle-là," a rétorqué Jean- Louis Monneron, l'un des membres de l'association. " Démolir pour quoi faire ? Aujourd'hui, il existe d'autres possibilités. Il est important de pouvoir en discuter, " a-t-il ajouté.

Dans tous les cas, il s'agira de trouver de l'argent pour financer la restauration. Si les travaux étaient réalisés en 2008, la réouverture de l'église reviendrait à 4 348 000 euros, dont 3 100 000 pour l'urgence. Non sans compter les 2 012 000 euros de travaux restant à faire.

Comment la ville financera-t-elle ?

Est-il possible de faire appel au mécénat, comme le souhaite l'architecte, Biaise Perrin ? Le projet du Musée de la mer engendrera-t- il  une aide de  la direction des Affaires culturelles ? Pour cette dernière question, le peu d'empressement des fonctionnaires régionaux à soutenir ce projet laisse craindre le pire. Le seul espoir peut venir des candidats aux prochaines élections, à condition qu'ils aient le souci de sauvegarder ce monument religieux emblématique de la cité maritime.

Le diagnostic d’un édifice malade

"En l'état actuel, l'église doit être  fermée pour des raisons de sécurité," indique François PougheoI, architecte chargé de surveiller l'édifice. "A tout moment, des matériaux peuvent chuter sur la chaussée."

Inaugurée en 1898, la bâtisse religieuse n'est pas achevée entièrement. "Sa construction s'est prolongée de son inauguration jusqu'en 1965, "remarque Jean-Paul Bahu, directeur des services techniques de la ville.

D'après la mairie, les matériaux utilisés pour ses travaux sont la vraie source de tous les ennuis.

 "La juxtaposition de pierre tendre et dure provoque des pathologies sur tout l'édifice," explique Ludovic Nicolle, technicien à la ville. La toiture n'est pas à l'abri de chutes de matériaux et d'infiltrations d'eau.

Les techniciens y ont repéré des faîtages et des couvertures vétustés, des chéneaux de mauvaise conception, une charpente déstabilisée et des revêtements muraux décollés. Comble de malchance, les maçonneries et les vitraux ne sont pas non plus en bon état. Les premières vieillissent anormalement et les secondes menacent de se desceller en mille morceaux. De plus le dôme risque de s’effondrer, les voûtes et la façade ne sont pas stables du tout.