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21/10/2009
Octobre 2009: En 2014 nous élirons
des conseillers territoriaux (OF du 21 octobre 2009)
Nicolas Sarkozy a
donné, hier, le coup d'envoi de la réforme des collectivités locales. Un
seul élu siégera à la fois à la Région et au département.
Pourquoi
Nicolas Sarkozy veut-il réformer
les collectivités territoriales ?
Commune, agglomération, syndicat
intercommunal, département, Région... Le président de la République
veut simplifier le « millefeuille administratif », supprimer les
financements et les compétences croisés. « On
a laissé se créer un écheveau de complexités
qu'il est, aujourd'hui, très difficile de dénouer », dit-il.
Nicolas Sarkozy avance aussi un
argument économique, à l'heure où les déficits publics explosent. Les
collectivités dépensent trop et embauchent à tour de bras, quand
l'État se serre la ceinture et réduit le nombre de fonctionnaires. |
Quel sera le
rôle du conseiller territorial ?
Aujourd'hui, nous élisons deux
catégories d'élus. D'un côté, des conseillers généraux (départementaux).
De l'autre, des conseillers régionaux. Ces élus seront remplacés par un
seul conseiller territorial qui siégera à la fois au département et à la
Région. Il sera élu (comme le conseiller général d'aujourd'hui) dans le
cadre du canton dont le périmètre pourrait être élargi.
Cette réforme réduira de moitié le
nombre d'élus dans les départements et les Régions : ils passeront de 6
000 à 3 000. La loi fixant les grandes lignes de cette réforme sera
examinée par le Parlement, courant décembre. |
Va-t-on vers la
suppression
du département ?
C'est la solution la plus souvent
préconisée pour simplifier la carte administrative. Nicolas Sarkozy
plaide plutôt pour le « rapprochement » des deux échelons et «
l'émergence d'un pôle région-département ». Mais il faudra
« clarifier les compétences » de
l'un et de l'autre, pour éviter les
« concurrences
» et jouer la « complémentarité».
Région et département perdront la
compétence générale, qui sera réservée à l'État et aux communes. Une
autre loi interviendra, d'ici un an, pour définir des compétences
spécifiques et limitées à certains domaines. |
Des métropoles
pour quoi faire?
C'est l'autre pilier de la réforme : la
création d'un statut de métropole régionale, réservé aux agglomérations
d'au moins 450 000 habitants. Huit métropoles pourraient être créées,
sur la base du volontariat. Elles hériteront des compétences de la
Région et du département : collèges, lycées, action sociale... Nicolas
Sarkozy évoque aussi la possibilité de créer des
« métropoles en réseau » permettant à
des villes de moindre envergure de mutualiser leurs moyens dans des
domaines précis : universités, laboratoires de recherche, équipements... |
Quoi de neuf
pour les autres communes
?
Nicolas Sarkozy veut compléter le
grand nettoyage en mettant fin au trop-plein des structures
intercommunales (les « pays » sont supprimés).
Les élus communautaires seront désignés
au suffrage universel direct, lors des élections municipales, grâce à
un « fléchage » qui indiquera, à l'avance, les candidats appelés à
siéger dans la structure intercommunale. Au passage, la loi ramènera de
3 500 à 500 habitants le seuil à partir duquel s'appliquera le scrutin
de liste aux municipales. |
Comment ce
projet de réforme est-il accueilli ?
Certains élus locaux, de droite comme
de gauche, affichent une certaine méfiance. Pierre Mauroy (PS) dénonce
« une reprise en main du pouvoir central ».
Laurent Fabius (PS) y voit une « grossière manipulation électorale »
et demande que le projet soit soumis à référendum. François
Rebsamen (PS) accuse le Président de vouloir «
réduire le nombre de collectivités gérées majoritairement par la gauche
».
Philippe de Villiers, président MPF de
la Vendée, craint que les départements perdent leur«
liberté d'initiative ».
OF du 21 octobre 2009
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