Deux commissions au chevet de l'église Saint-Paul

Pour sauver l'église Saint-Paul, la facture est lourde : 8 millions d'euros. La ville réfléchit aux aides possibles pour envisager sa restauration.

Le coût de la restauration s'élève à 8 millions d'euros. Deux groupes de travail sont en placepour réfléchir aux aides possibles et à son utilisation future.

L'église Saint-Paul fait partie du patrimoine granvillais. En raison de sa situation, sur les hauteurs de la cité, de sa silhouette spécifique, coiffée d'un dôme, elle sert d'amer aux marins. Elle est ancrée dans le coeur des paroissiens. Aucun Granvillais ne veut se résoudre à sa destruction L'édifice religieux est cependant en bien piteux état. Il n'a pas résisté aux assauts de la tempête de 1999, qui lui a infligé le coup de grâce. Pour des raisons de sécurité il a dû être fermé en 2003.

L'architecte missionné pour faire l'inventaire des réparations nécessaires a établi les priorités : la toiture, le dôme, les clochers et les tours de l'église, puis les bas-côtés et la nef. « Dans le diagnostic qu'il nous a présenté, il y a d'abord la toiture à faire en urgence. Coût : 1 M€. Puis le dôme. Il faut compter 2 M€. Ensuite, la réfection de la toiture : 0,4 M€. En sachant que le dôme doit être abattu et remplacé par un autre en raison de l'état du béton armé et des difficultés techniques pour sa réparation », explique Roland Huet, chargé du dossier à la Ville. Le coût pour la restauration est estimé à 8 M€ TTC, tandis que celui de la démolition reviendrait à 0,7 M€. Les travaux à envisager sont de grande ampleur et s'étaleraient sur une période de 18 à 20 ans, en plusieurs phases.

Portes ouvertes en décembre

Pour l'instant, la municipalité en est au stade de la réflexion. Deux commissions ont été mises en place et feront un premier point en octobre. « Il faut décider de l'avenir de l'église Saint-Paul. La ville n'a pas les moyens d'assumer seule le coût de la restauration. Un groupe de travail est chargé de réfléchir aux solutions pour la financer, voir si des mécénats sont possibles. Un autre va se pencher sur les possibilités d'utilisation de l'édifice. Pas question de la réserver au culte. L'idée est d'y accueillir aussi des activités culturelles, indique le maire, Daniel Caruhel. Il faut sensibiliser les gens. On souhaite qu'ils participent à la réflexion autour du projet. »

Deux journées portes ouvertes auront lieu les 13 et 14 décembre. Ces jours-là, l'église sera partiellement ouverte au public. Une exposition, réalisée par l'association Saint-Paul Demain, en collaboration avec les services techniques de la ville, sera installée dans la nef et présentera, sous forme de panneaux et de photos, l'état des lieux. Restauration ou démolition : le conseil municipal tranchera sur son sort en février 2009.

Roberte JOURDON.

Article Ouest-France paru le Vendredi 19 septembre 2008